MARDI 28 JUIN 2022

Devenir propriétaire : une galère ?

Hypothèque
EN BREF
Des subtilités du prêt hypothécaire aux inévitables calculs d’apothicaire en passant par la jungle des annonces immobilières, la Vaudoise fait la lumière à l’attention des futurs propriétaires.

Démodé l’accès à la propriété ? Pas d’après la School of Management and Law de la Haute école des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) qui vient de publier une étude en collaboration avec l’Office fédéral du logement (OFL), révélant que « devenir propriétaire est un rêve fort dans la population suisse ». Dans un pays où l’offre immobilière reste pourtant hautement concurrentielle, « 45,8 % des personnes âgées de 30 à 39 ans aspirent à acquérir leur prochain logement » – contre 23,7 % des personnes âgées de 50 à 69 ans. » Une question de génération ? L’idée est en tout cas clairement le long terme. 

S’il est difficile d’en quantifier l’utilité financière – ce que corrobore l’étude – Stéphane Meusy, chef de groupe Analyse hypothèques à la Vaudoise, évoque surtout l’impact psychologique de l’accession à la propriété : « En plus d’un investissement financier stable, être propriétaire signifie avant tout avoir son propre chez-soi dans lequel on peut faire des aménagements à sa guise, se projeter à long terme, élever des enfants sereinement sans être soumis aux hausses de loyers ». C’est qu’avec l’hypothèque à taux fixe – par exemple jusqu’à quinze ans chez Vaudoise Assurances –, pas de surprise dans les dépenses courantes. « Et avec l’inflation des coûts actuels, notamment ceux liés à l’énergie, nul doute que cela va se répercuter sur les loyers… » met en garde Stéphane Meusy. 

Dans un marché immobilier souvent élitiste – « il n’y a même pas 40% de propriétaires en Suisse, et moins de 30% dans l’arc lémanique » rappelle-t-il encore – il faut garder avant tout en tête la réalité financière. C’est d’ailleurs le souhait de plus de 52 % des personnes interrogées dans l’étude zurichoise, qui aimeraient qu’on les aide à déterminer les possibilités de financement et à fixer le prix maximal qu’elles peuvent payer sur le long terme. Car s’il est vrai que la mensualité de l’hypothèque est généralement inférieure à un loyer, de nouveaux frais font leur apparition et quelques subtilités méritent d’être connues. Les voici, complétées par un petit glossaire hypothécaire, pour y voir plus clair.

La simulation, ça a du bon

En premier lieu, avez-vous la capacité financière* de devenir propriétaire ? 

Avant même d’aller surfer sur les sites d’annonces immobilières ou de battre la campagne en quête de votre coup de cœur de pierre, prêtez-vous au jeu de la simulation. Avec le calculateur de prêt hypothécaire* de la Vaudoise, vous pouvez évaluer en quelques clics votre capacité d’emprunt (basée sur un taux hypothécaire volontairement plus haut qu’en réalité, afin d’anticiper votre résilience en cas de fluctuation du marché) et même calculer vos charges annuelles effectives (qui prennent en compte les intérêts* hypothécaires, l’amortissement et les frais d’entretien). Indiquez les fonds propres* dont vous pouvez disposer ainsi que le revenu annuel brut du ménage – déduit des crédits courants et autres pensions alimentaires. Faites bouger le curseur de la valeur du bien, et attendez la mention « votre projet est viable » à la droite de l’écran : ce sera le (presque) juste prix de votre future acquisition ! 

 

Prêt hypothécaire

En Suisse, le prêt hypothécaire permet d’emprunter de l’argent pour l’achat d’un bien immobilier. Le concept ? Une grande partie de ce prêt (appelée « rang 1 ») n’est pas tenue d’être amortie : c'est-à-dire que vous n’en payez que les intérêts. En ne remboursant pas le capital sur cette partie du prêt, vous conservez donc une dette auprès de l’organisme prêteur. L’autre partie (« rang 2 ») doit être amortie : vous remboursez les intérêts en plus du capital mais cela doit être fait en quinze ans, au plus tard à l’âge de la retraite. Soit vous remboursez, trimestriellement ou semestriellement, les intérêts et le capital (amortissement direct), soit vous placez le montant de l’amortissement en assurance (amortissement indirect) : « A la Vaudoise, nous aimons conseiller l’amortissement indirect qui permet un complément malin à l’emprunt en se constituant une épargne sur le 3e pilier – laquelle offre de surcroît des déductions fiscales avantageuses. Une analyse prévoyance détaillée vous permettra, en plus du capital épargne à l’échéance, de couvrir les risques décès ainsi que la libération des primes en cas d’incapacité, ce qui garantit à la personne assurée ou au conjoint survivant, dès le premier jour de la signature, que les primes et l’amortissement seront couverts en cas de coup dur ».

Intérêts

Le taux d’intérêt est fixé à l’avance pour une durée déterminée. Ainsi, vous connaissez avec certitude votre charge d’intérêts annuelle, quelle que soit l’évolution future des taux. A la Vaudoise, le taux fixe est proposé jusqu’à 15 ans ! Vous avez également la possibilité de réserver votre taux jusqu’à 18 mois à l’avance, moyennant le paiement d’une prime. 

A la grande différence d’une banque, une assurance finance les hypothèques avec les primes cumulées, année après année, par ses clients. « Cela évite à la Vaudoise des coûts de refinancement élevés et permettent de proposer des taux concurrentiels » explique Stéphane Meusy. « Bien sûr, plus la durée est longue, plus le taux est élevé. La plus couramment choisie ces dernières années était de dix ans ; notre taux sur cette durée se situe actuellement dans une fourchette entre 2,45% et 2,70%. » 

Fonds propres (ou « apport personnel »)

Lorsque l’on souhaite devenir propriétaire de sa résidence principale en Suisse, il faut apporter au minimum 20% du prix d’achat en plus des frais d’environ 5 %. Une contrainte supplémentaire ? Au minimum 10% de ces fonds doivent provenir de vos liquidités, épargne, 3e pilier, assurance-vie, donation... Les 10% restants peuvent provenir par exemple de votre 2e pilier (LPP), « le montage le plus courant » selon Stéphane Meusy. Un conseil, « Commencer à épargner le plus tôt possible, dès 25 ans : les fonds propres, c’est un travail de longue haleine ».

Capacité financière (ou « capacité d’emprunt ») : la règle des 33%

En plus des fonds propres, il faut également vérifier votre capacité d’emprunt, celle qui vous permet d’assumer les dépenses liées à votre prêt. La règle générale – qui s’applique également aux locataires – est la suivante : vous ne devriez pas consacrer plus d’un tiers de votre revenu brut habituel au logement. Les frais d’un logement en propriété comprennent : les intérêts hypothécaires, l’amortissement de la deuxième hypothèque ainsi que les frais annexes (1% de la valeur immobilière) qui doivent être pris en charge avec vos liquidités.

 

Un seul partenaire, ça peut être du tonnerre  

Lorsqu’on devient propriétaire, notre statut change et il n’est pas toujours facile de penser à toutes les implications fiscales et administratives. Avoir un seul interlocuteur peut faciliter bien des choses. Comme le rappelle Stéphane Meusy, en plus de l’impôt cantonal sur la fortune – obligatoire pour tous les propriétaires de biens immobiliers – l’impôt sur le revenu est également impacté. En cause ? La très controversée « valeur locative » – fluctuante selon les cantons – qui vous oblige à déclarer comme revenu une partie de la valeur supposée que vous rapporterait votre bien si vous le mettiez en location. « Mais en contrepartie, vous pouvez déduire de votre revenu imposable les intérêts hypothécaires et les frais d’entretien, relève Stéphane Meusy, ce qui permet la plupart du temps d’équilibrer l’ensemble ».

Et côté assurances ? Outre les couvertures obligatoires dans la plupart des cantons (responsabilité civile, assurance bâtiment si vous êtes propriétaire d’une maison ou d’un immeuble, assurance incendie), certaines assurances liées au bâtiment sont fortement conseillées. Parmi elles, l’assurance ménage et ses extensions personnalisées, dont Stéphane Meusy rappelle l’importance : « C’est en effet elle qui garantit le remplacement de tout ce qui compose votre intérieur en cas de dommage. Pour éviter tout souci de sous-assurance, un inventaire détaillé est à établir si possible avec l’aide d’un conseiller Vaudoise qui pourra vous donner quelques astuces. »

Savoir prendre son temps

Avant de vous précipiter sur le logis de vos rêves, gardez à l’esprit quelques conseils inspirés et n’hésitez pas à engager de petits frais qui pourront s’avérer, dans le futur, de précieuses économies.

  • n’achetez jamais un bien que vous n’avez pas visité, de surcroît à différentes heures de la journée
  • dans le cas d’un appartement sur plan, prévoyez un conseil juridique pour la rédaction (ou la relecture) du contrat
  • dans tous les cas, prenez le temps d’estimer l’état du bâtiment (quitte à solliciter les lumières de quelqu’un du métier)
  • pour un appartement en PPE, demandez au notaire ou au courtier les procès-verbaux de la vie de l’immeuble ainsi que l’état du fond de rénovation
  • dans les zones villas, veillez à ce qu’il n’y ait pas de déclassement prévu dans les années futures, ce qui pourrait amener une diminution du prix du foncier. A cet égard, la lecture des feuilles d’avis officiels peut-être une bonne option, ou la consultation (payante) du site www.pilierpublic.com