La loi sur le CO2 tout juste rejetée n’a fait qu’ajourner une préoccupation pour toutes les personnes sur le point de devenir propriétaire : habiter un logement écologique. Ou plus exactement « durable » comme le précise Mikaël Genty, responsable Portfolio Management immobilier de la Vaudoise Assurances. « Par durable, on entend une habitation qui réunit des critères autant environnementaux que sociaux ». Si aujourd’hui c’est l’énergie d’exploitation qui est à la loupe, les manières d’habiter deviennent tout aussi essentielles. Sur fond de crise sanitaire, le mieux-vivre est devenu une quête : plus de nature, d’espace et de lumière, une meilleure isolation phonique, une mobilité repensée. Mais il n’est pas toujours facile de concilier toutes les exigences : « Construire du neuf, c’est souvent partir en périphérie et donc s’éloigner des transports en commun… » met en garde Mikaël Genty.
« Atmosphère, atmosphère… »
Pour cet ingénieur spécialisé HQE (ndlr : Haute Qualité Environnementale) qui vient de réaliser sa propre maison Minergie, le défi numéro un est de réduire les émissions de CO2 lors de l’exploitation de son logement. Pour cela, l’isolation est la priorité car, plus on isole, moins on consomme. « Il existe déjà aujourd’hui sur le marché des isolants à vide d’air ultra performants, où 1 cm d'épaisseur équivaut à 10 cm d’isolant traditionnel. »
Une fois la maison bien isolée, il est nécessaire d'en contrôler scrupuleusement la qualité de l'air intérieur : « La solution la plus simple reste pour moi de choisir des matériaux sains (certifiés Minergie Eco par exemple) et de réaliser des entrées d’air au niveau des fenêtres dans les pièces sèches et une extraction permanente pour les pièces humides ».
Le chauffage : un sujet brûlant
Deuxième pilier de la maison saine ? Le chauffage. Exit les énergies fossiles comme le mazout ou le gaz, l’heure est à la décarbonation. Aujourd’hui, les pompes à chaleur géothermiques (qui utilisent la chaleur de la terre) ou celles utilisant l’air ambiant ont le vent en poupe. « Même si elles ont une petite consommation électrique, on est presque à 100% de neutralité carbone, surtout si on la combine avec des panneaux solaires ».
La maison de demain… et d’après-demain
Si le fantasme absolu est la maison « compostable » dont tous les éléments seraient biodégradables, « le vrai développement d’aujourd’hui, c’est le bois, note Mikaël Genty. Il ne demande quasiment pas d’énergie grise et, une fois la question phonique résolue, c’est un matériau de construction merveilleux. » Mais pour lui, le rêve, c’est la domotique : la maison connectée capable, par exemple, de produire de l’énergie grâce à des panneaux solaires et de la conserver directement dans une voiture électrique qui fait alors office de pile géante pour la maison. « L’interconnexion des systèmes, c’est non seulement quand la maison ne consomme plus rien mais qu’elle produit de l’énergie ». En attendant une vraie démocratisation de ces technologies et afin d’anticiper des lois qui risquent de devenir contraignantes, « la maison durable est en tout cas un véritable investissement qui fera la différence ».
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